30.3.09

La tag des livres

Je n'ai pas l'habitude de me livrer à ce genre d'exercice, mais comme je ne puis rien lui refuser, je me lance :

1. Plutôt corne ou marque-page?

Ça dépend du livre, mais je dirais que je suis plus du genre marque-page. Ce qu'on retrouve le plus souvent qu'autrement dans les livres que je lis, ce sont des reçus de taxi... Ça arrive même que le reçu en question retrouve sa vocation première quand j'ai oublié d'en apporter. J'aime aussi mettre des trucs incongrus au fil des pages. En voyage par exemple, les pages de mes bouquins deviennent des classeurs à souvenirs. On y retrouve des tickets de train, des papiers de bonbons, une feuille d'arbre, des reçus d'épicerie, etc., etc. Je me souviens également un été alors que je lisais en forêt, je refermais violemment ma brique sur les insectes téméraires qui venaient se poser entre les lignes. Je ne recommencerai plus promis!

2. Un livre en cadeau ?

Reçu : Ça a été le plus beau des cadeaux quand j'ai reçu les exemplaires de mon dernier bouquin. J'ai été vraiment ravi de voir le résultat final. Sinon le dernier que j'ai reçu, c'est aux fêtes, le premier tome de Millenium: Les hommes qui n'aimaient pas les femmes de Stieg Larsson. Je n'ai pas détesté ce mélange de noir et de "whodunnit". J'ai surtout aimé le personnage de Lisbeth Salander.


Offert : La semaine dernière à mon beau-frère Daniel pour sa fête : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes de Stieg Larsson. Le même exemplaire! ;-) Ben quoi! faut bien recycler non?! Puis je ne corne pas les pages moi! Pfff! De fait, je donne presque toujours des livres en cadeaux. C'est ma marque de commerce!

3. Lis-tu dans ton bain ?

À part les ingrédients de la bouteille de shampooing, non. Par contre, je trouve que c'est une bonne place pour "écrire".

4. As-tu déjà pensé à écrire un livre?

Avant même d'être publié, j'ai toujours crû qu'un jour ou un autre je publierais de quoi. À la veille de mon deuxième lancement, je peux dire que j'en suis plutôt fier.

5. Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?

Je suis tout à fait d'accord! ;-)

6. As-tu un livre culte ?

Y'a des livres que j'aime particulièrement pour diverses raisons, mais je n'irais pas jusqu'à dire que je leur voue un culte. Y'a des livres qui sont venus bousculer mon existence ici et là, mais non, pas de livre culte.

7. Aimes-tu relire ?

J'essaye d'arrêter! Il y'a tellement de bons livres que je veux lire et tellement peu d'heures dans une journée...

8. Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu’on a aimés ?

C'est préférable que de rencontrer des auteurs de livres qu'on n’a pas aimés... Mais bon c'est pas toujours évident, surtout quand on lit des livres d'une autre époque ;-)

9. Aimes-tu parler de tes lectures ?

Absolument! Je trouve même que c'est complémentaire au plaisir de lire, de partager ça avec des amis ou en ce qui me concerne, des passagers...

10. Comment choisis-tu tes livres ?

Auparavant je m'étais imposé une discipline: un polar, un classique, un québécois, une femme... Maintenant, j'y vais plus au hasard, au gré du moment et des rencontres. Selon les avis de mes amis ou tout dépendant du "mood" dans lequel je suis. En fait, j'ai toujours plusieurs livres d'entamés en même temps et je passe de l'un à l'autre, selon le moment ou l'endroit. Etc.

11. Une lecture inavouable?

Euh les ingrédients de la bouteille de shampooing en dehors du bain!? ;-) Sérieusement, je suis un lecteur assumé. Par contre, je me suis vanté à quelques reprises d'avoir lu des livres que je n'ai pas lus! Si vous pensez que je vais vous dire lesquels... Pff! ;-)

12. Des endroits préférés pour lire?

J'aime lire un peu partout, mais mon endroit de prédilection reste mon taxi. (Non pas quand je conduis! ;-)) Avec l'activité qui sévit ces derniers temps, je crois que je vais lire beaucoup dans les prochains mois...

13. Un livre idéal pour toi serait ?

J'sais pas, celui qui me ferait faire des tonnes de fric! ;-)

14. Lire par-dessus l’épaule ?

Non, mes talents de contorsionniste sont plutôt limités, je me contente de lire avec le livre devant ma face. ;-)

15. Télé, jeux vidéos ou livre ?

Définitivement, livre, bien que je ne déteste pas les autres types de divertissement.

16. Lire et manger ?

Hum je ne suis pas très livre de recettes...

17. Lecture en musique, en silence, peu importe ?

J'écoute les bruits de la rue, mon répartiteur et la musique en même temps... Mais j'apprécie tout autant la lecture dans le silence.

18. Lire un livre électronique ?

Je ne suis pas sûr. J'aime tourner les pages, toucher le papier, avoir l'objet-livre dans mes mains.

19. Le livre vous tombe des mains : aller jusqu’au bout ou pas ?

J'ai des dizaines et des dizaines de livres que je n'ai pas terminés dans ma bibliothèque. Voir question 7...

20. Qu’arrive t-il à la page 100?

Quelque chose de différent que la page précédente

21. Un livre que tu donnerais à ton pire ennemi?

Je ne donne des livres qu'à mes amis...


Et je file cette tag à qui veut bien s'en emparer!

27.3.09

Invitation


25.3.09

Quelle crise?

Les faces en disent long. Les barbes pas faites, les traits tirés, les corps fatigués, les gars rentrent au garage après une autre nuit à travailler pour pas grand-chose. Avec un peu de chance, ils auront peut-être fait le salaire minimum, mais ce matin, j'en doute. Dans les rues de la ville passé minuit, il ne restait pratiquement que des taxis qui coursaient pour des clients inexistants. Les postes sont en surcharge, les appels se font attendre, c'est long longtemps, c'est frustrant, rageant, décourageant...

Y' a de la crise dans l'air. Depuis les fêtes, les gens ne sortent pas beaucoup, surtout les soirs de semaine. Faut accumuler les heures et mettre les bouchées doubles pour réussir à joindre les deux bouts. Le printemps a beau se préciser, je rêve presque qu'il nous tombe encore tout plein de neige pour qu'on puisse faire une petite passe avant que le beau temps s'installe pour de bon.

Mais je suis comme vous, j'en ai ma claque de l'hiver. De sentir ce soleil sur mon visage quand je commence mes longues soirées me réconcilie avec mon manque à gagner. Je reste heureux d'avoir un job que je n'arrive pas à détester malgré ce qu'elle inflige à mon corps. Je reste heureux d'avoir un job, point!

Je ne ferai pas de crise.

23.3.09

Lumière(s)

20.3.09

Délit de fuite

J'oscille entre la création et la récréation.
Entre le siège de l'auteur et la banquette affaissée du chauffeur,
je cherche ce qui m'exalte, à ras l'asphalte.

Entre l'hiver et le printemps
Entre l'Une et mes quartiers

Je me dois de dealer avec mes décalages
de doser mes décollages

Je donne dans la défilade

Désolé des délais...

13.3.09

Un détour par Trois-Rivières

Ce week-end, je troque mes habits de chauffeur pour ceux d'auteur et m'en vais arpenter les allées du Salon du Livre de Trois-Rivières.

Je serai au stand du Septentrion (#44) le dimanche 15 mars de midi à 13 heures et de 15 heures à 16 heures. Entre les deux séances, je participerai à une table ronde sur les Nouvelles voix de la littérature en compagnie de Véronique Papineau, Danny Plourde et Pascal Blanchet. Ça se passe à 13h45 dans l'espace Radio-Canada.

Parlant de Radio-Can, je participerai également à l'émission : Vous m'en lirez tant ! animée par Lorraine Pintal. On parlera également des nouvelles avenues en littérature. L'enregistrement a lieu samedi au même endroit et la diffusion dimanche, sur les ondes Radio canadiennes, from coast to coast! ;-)

Sinon deux mots rapides pour saluer les gens qui se bataillent dans les librairies pour faire sortir Un Taxi la Nuit T-II des boîtes!

Au plaisir de vous voir à Trois-Rivières.

12.3.09

Les photos d'UTLN T-II

9.3.09

L'heure a sonné

D'habitude quand ça sonne à la porte chez moi le jour je ne réponds pas. D'abord, je dors (OK, j'entends sonner, mais je dors pareil, bon!). Ensuite, s'il me venait à l'idée de me lever pour répondre, le temps que je sorte du lit, que j'enfile de quoi (ben quoi?J'ai le droit de dormir tout nu non?) et que j'arrive à la porte, il n'y aurait plus personne. Ou encore, j'aurais droit à un de ces vendeurs de balayeuse, de chocolat ou quoi encore? Les témoins de Jehovah eux, ne viennent plus. J'ai réglé la question un de ces avant-midi en répondant nu avec de la bave qui me coulait sur le menton. Ils ont du me mettre sur la black-list, ils ne sont jamais revenus. Tout ça pour dire que quand on sonne à la porte chez moi le jour, je ne me lève pas.

Pourtant quand ça a sonné à la porte de chez moi vendredi dernier, j'ignore si c'était un pressentiment, mais je suis sorti du lit en catastrophe, j'ai enfilé un bas de pyjama et je suis descendu ouvrir. Un homme avec une casquette rouge est entré avec une boîte dans les mains. Tout de suite je me suis exclamé, C'est mon livre!

— Hum! a répondu amorphe la casquette en me tendant la boîte.

— Vous ne comprenez pas c'est mon livre, MON LIVRE!

— Hum! signez icitte svp.

Il m'a tendu une espèce de bidule électronique que je lui ai dédicacé laconiquement. C'est vrai que j'étais en bedaine, que j'avais encore un oreiller d'étampé dans la face et que mon bas de pydge était en envers, mais bon, ce n'était quand même pas une raison pour refuser de s'enthousiasmer en ma compagnie! Non, mais!

J'ai fermé ma boîte, il est parti, j'ai ouvert la boîte et là, tout au fond, emmitouflé dans du confortable papier kraft, se trouvait accompagné des ses petits frères tout identiques, mon petit dernier dans toute sa splendeur! Si vous l'aviez vu comme moi à ce moment, vous seriez sans aucun doute tombé en pâmoison devant ce petit bijou, ce petit amalgame de mots et de photos. Un véritable délice pour les yeux et pour l'âme.

Et dire que dès demain, vous pourrez vous aussi être atteint par ce moment de douce félicité en allant quérir cet objet fantastique dans une librairie près de chez vous. C'est la grâce que je vous souhaite!


Bon OK, je déconne un peu. Sans doute pour masquer la réelle joie qui m'anime de voir ce tome 2 d'Un Taxi la Nuit arriver sur les rayons. Je suis sincèrement heureux et empli de gratitude envers les gens qui ont travaillé fort chez Septentrion pour que ce livre existe.

Ce tome deux se veut un recueil des meilleurs textes et photos qui ont paru ici depuis décembre 2007. Et pour que les habitués aient de quoi à se mettre sous l'oeil, j'ai ajouté un texte inédit d'une quarantaine de pages. Un billet allongé. Ça se passe lors de la pleine lune d'août, il y'a du monde en ville, Céline chante au Centre Bell, mon klaxon ne fonctionne pas et les clients se succèdent jusqu'au bout de la nuit. C'est un texte introspectif qui vous apprendra des choses sur celui qui se trouve derrière le volant. Je n'en dis pas plus.

Pour l'instant, je voudrais juste écrire quelques mots sur celui à qui j'ai demandé d'écrire la préface. Il s'agit d'un homme fin, dans tous les sens du terme. Il est d'une gentillesse et d'une amabilité qui sort de l'ordinaire. En sa présence, on se sent bien. Ce n'est pas quelque chose qui s'explique, c'est quelque chose qui se ressent. Il est également d'une finesse d'esprit qui ne cesse de me surprendre. Sa façon de jouer avec les mots et avec les phrases est unique. Et que dire de sa prose! Il possède l'art de dépeindre ses personnages avec une tendre subtilité. Il a le trait fin, mais ses touches d'humanité dépassent toujours des lignes. Je l'aime beaucoup, il s'appelle Daniel Rondeau et je vous invite à aller faire un petit tour chez lui.


Avant de terminer, je m'en voudrais de ne pas saluer ma camarade d'édition, mon amie Caroline Allard. Son deuxième tome des Chroniques d'une Mère Indigne sort également en librairie cette semaine et comme un bonheur ne vient jamais seul, c'est aujourd'hui que l'adaptation de ses chroniques voit le jour sur le site de Radio-Canada. Rires garantis!

6.3.09

Petit matin fumée d'usine

3.3.09

Glisse de char

Le patron n'est pas là lorsque j'arrive au garage vendredi après-midi. Les chauffeurs s'agitent en tout sens et le nouveau mécanicien qui ne parle pas le français et à peine l'anglais, hausse les épaules en faisant semblant de travailler. Les chauffeurs de jours commencent à rentrer, mais l'absence du boss retarde l'attribution des taxis pour la nuit.

Assis dans le bureau j'attends comme les autres. Je dois glisser un mot au patron concernant ma location pour la soirée. La veille, j'ai perdu plus d'une heure, le temps qu'on remplace le radiateur d'un Malibu sur ses derniers miles.

Les chauffeurs se succèdent dans l'embrasure de la porte du bureau et j'imite le haussement d'épaules du mécano quand on me demande où est le patron. J'échange des banalités d'usage et je rigole avec certains de me laisser leurs enveloppes. Une dizaine de minutes s'écoulent avant que le patron arrive enfin à cinq heures pile. Ôtant son manteau, il explique rapidement que dans la matinée, il a acheté un nouveau véhicule pour remplacer celui qui s'est fait détruire par un 4X4 la semaine d'avant. Les formalités avec le bureau du taxi et avec le garage où l'on installe les taximètres expliquent son retard.

Il s'assoit dans son fauteuil derrière son bureau et s'ensuit un va-et-vient frénétique pour l'obtention des clés. Chaque chauffeur en profite pour y aller de ses doléances concernant les taxis, mais ils payent quand même leurs dus en s'en retournant avec leurs petites misères. J'observe le manège en attendant patiemment mon tour. C'est un voyage autour du monde en accéléré. Ces chauffeurs viennent de partout à travers la planète. Il y en a même qui viennent d'ici, mais force est de constater que c'est la minorité visible de l'industrie.

Finalement, on en arrive à moi. Le patron me fait un "deal" de 15 piasses pour la veille, mais je ne sais toujours pas quel taxi j'aurai, ni dans quel état il sera. Pour l'instant, il s'applique à me raconter ses déboires de la journée et de l'argent qu'il doit débourser, etc., etc. Je fais semblant de compatir, j'ai surtout hâte de partir. Arrive alors dans le bureau monsieur Jones, un chauffeur jamaïcain d'une soixantaine d'années qui s'apitoie à son tour sur sa journée. Décidément.

Je commence à faire sentir mon impatience lorsque le téléphone sonne. Le patron répond laconiquement, raccroche et demande à Monsieur Jones de me conduire au garage des "compteurs", le nouveau taxi est prêt et c'est moi qui vais le baptiser.

Un gros Chevrolet Impala 2000 quelque chose avec juste 45 000 kilomètres dans la carcasse. Ça va faire changement des Malibu de la flotte qui nagent dans les 400 000 et plus. Déjà, le siège sur lequel je m'assieds n'est pas défoncé, ça commence bien. Faut juste que je m'ajuste à l'appareillage de la bête. Le plafonnier ne s'allume pas de la même manière, les essuies-glace ne sont pas du même côté, le bras d'embrayage est sur le volant au lieu d'être au milieu. Des détails qui vont me faire "gosser" toute la nuit.

Curieusement, ma façon de conduire est complètement différente. D'abord à cause du véhicule, ça serait bien maudit que je l'accidente le premier soir, surtout quand on sait ce qui est arrivé à celui qui portait le même numéro de dôme auparavant. Y'a aussi le fait que le dégel de la semaine a fait que les rues de la ville ressemblent à la surface lunaire. Y'a du cratère en ciboire!
Pis comme si ce n'était pas assez, le froid se met de la partie, la neige remplace la pluie et Montréal se transforme en gigantesque patinoire.

La nuit fut assez ardue au niveau de la conduite. Ça chirait comme on dit. Fallait garder ses distances et les dérapages contrôlés étaient légion. Fallait surtout être attentif aux autres sur la route. Aux intersections, les rouges étaient souvent optionnelles.

La température a fait en sorte que la nuit a été particulièrement occupée et s'est prolongée jusqu'au levé du jour. Quand les métros ont rouvert, je n'ai pas demandé mon reste et suis allé me coucher complètement épuisé.

J'aurais lancé mon téléphone au bout de mes bras quand il s'est mis à sonner juste après midi. C'était le patron. Il avait omis un léger détail concernant le nouveau taxi : des pneus d'hiver...

J'ai glissé du lit et suis retourné au garage.